Des millions de messages portant sur la malbouffe et les boissons sucrées sont publiés sur les médias sociaux chaque année

Des chercheurs craignent que ces publications en ligne causent des préjudices aux enfants

Une nouvelle recherche de l’Université d’Ottawa révèle qu’on retrouve des millions de publications concernant des aliments et des boissons à faible valeur nutritive sur les médias sociaux, et ce, chaque année. Ces publications concernant des restaurants rapides, des boissons sucrées, des friandises, des chocolats et des collations ne sont pas générées uniquement par des marques d’aliments et de boissons, mais également par des citoyens. Cela crée une nouvelle forme de publicité appelée « contenu généré par les utilisateurs » (CGU). Les jeunes sont vulnérables au CGU en raison du sentiment de confiance accru et de la familiarité au sein de leurs réseaux sociaux. Ces publications sont aussi efficaces que les publicités d’une entreprise. C’est pourquoi elles représentent une source d’inquiétude.

« Chaque année, les Canadiens sont exposés à des millions de publications qui font la promotion d’aliments et de boissons à faible valeur nutritive sur les réseaux sociaux. Les enfants et les jeunes, qui passent beaucoup de temps en ligne, n’y échappent pas », affirme Monique Potvin Kent, professeure agrégée à l’Université d’Ottawa et auteure de l’étude. « Toutes ces publications en ligne ne sont qu’une autre forme de publicité qui influe sur les aliments que consomment les enfants, ce qui peut avoir une grande incidence sur leur santé », ajoute-t-elle.

Le projet de recherche, financé par Cœur + AVC, consistait à examiner les publications des 40 marques d’aliments et de boissons les plus connues dans des catégories ciblant fréquemment les enfants et les adolescents au pays. Le projet visait également à mesurer une caractéristique populaire de la publicité sur les médias sociaux : le contenu généré par les utilisateurs (CGU), soit la mention ou le partage par un utilisateur de contenu au sujet d’une marque. Les campagnes publicitaires qui encouragent le CGU par l’utilisation de mots-clics, de concours ou d’autres caractéristiques interactives sont efficaces, car les utilisateurs partagent le contenu au sein de leur réseau d’abonnés. Selon une étude, près d’une publicité d’aliments sur cinq à laquelle sont exposées les enfants sur les réseaux sociaux est du CGU. 

« Il existe une idée fausse selon laquelle les enfants ne sont pas présents sur les réseaux sociaux en raison des restrictions liées à l’âge fixées par les plateformes ou du fait que les enfants ne possèdent pas leur propre appareil électronique, explique Mme Potvin Kent. Une étude de grande envergure menée au Royaume-Uni a révélé que 60 % des enfants âgés de 8 à 11 ans possèdent un compte sur des réseaux sociaux. Nous avons observé des résultats semblables dans le cadre d’une petite étude menée au Canada. Par contre, ce qui est plus troublant, c’est que plus de 40 % des enfants de moins de 4 ans possèdent leur propre téléphone intelligent au pays. Ce nombre grimpe à près de 80 % chez les enfants de 15 ans. » 

Mme Potvin Kent a découvert que les 40 marques les plus connues ont été mentionnées par les utilisateurs au Canada à 16,9 millions de reprises au cours d’une seule année sur Twitter, Reddit, Tumblr et YouTube. Les tweets au sujet des 40 marques les plus connues ont généré environ 491 milliards d’impressions (le nombre de fois que les publications ont été potentiellement vues par des utilisateurs). La catégorie ayant obtenu le plus de mentions ou de publications est celle des restaurants rapides, suivie des boissons sucrées. Les 40 marques les plus populaires ont aussi publié fréquemment du contenu sur leurs comptes Twitter, Facebook et Instagram. Seulement sur Twitter, le nombre d’impressions estimé s’élève à 12,5 milliards, dont 99 % sont issues des restaurants rapides.

« La recherche de Mme Potvin Kent révèle une autre forme significative de publicité sur les aliments et les boissons au pays, de même que l’influence que celle-ci peut avoir sur les enfants, indique Doug Roth, chef de la direction à Cœur + AVC. Nous continuerons de militer auprès du gouvernement fédéral pour qu’il respecte son engagement de mettre en place un règlement complet sur la publicité visant les enfants, et ce, sur tous les types de médias d’ici l’automne 2023 afin de préserver la santé des enfants. »

À propos de Cœur + AVC

La vie. Ne passez pas à côté. C’est pour cette raison que Cœur + AVC mène la lutte contre les maladies du cœur et l’AVC depuis 70 ans. Nous devons propulser les prochaines découvertes médicales afin que les gens au pays ne passent pas à côté de moments précieux. Ensemble, nous travaillons à prévenir les maladies, à sauver des vies et à favoriser le rétablissement grâce à la recherche, à la promotion de la santé et aux politiques publiques. cœuretavc.ca  @cœuretavc

Pour obtenir de plus amples renseignements

Kate Comeau
Conseillère en communications, Cœur + AVC
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