Dissection spontanée de l’artère coronaire (DSAC)

Qu’est-ce que la dissection spontanée de l’artère coronaire?

La dissection spontanée de l’artère coronaire (DSAC) est une déchirure dans la paroi des artères du cœur qui provoque une accumulation de sang dans l’espace entre les couches de la paroi. Cela mène à une réduction ou à une obstruction du débit sanguin vers le cœur, ce qui entraîne des lésions du muscle cardiaque et influence le rythme cardiaque. La réduction du débit sanguin peut provoquer une crise cardiaque ou un arrêt cardiaque.

Qui est à risque?

Quatre-vingt-dix pour cent des personnes atteintes de DSAC sont des femmes, la plupart âgées entre 30 et 60 ans. La DSAC est responsable de 25 % de toutes les crises cardiaques chez les femmes de moins de 60 ans.

Il existe également d’autres facteurs de risque, y compris :

  • la dysplasie fibromusculaire (DFM);
  • les troubles du tissu conjonctif;
  • les inflammations systémiques;
  • la consommation de cocaïne;
  • le stress émotionnel intense;
  • l’effort physique intense;
  • l’hormonothérapie à base d’œstrogène et de progestérone. 

Les femmes qui sont enceintes ou viennent d’accoucher sont également à risque de DSAC. L’effort excessif lié à la grossesse et à l’accouchement peut ajouter à la pression exercée sur les vaisseaux sanguins plus faibles, provoquant alors une déchirure. La DSAC-G est une DSAC très rare associée à la grossesse qui mène, dans certains cas, à une crise cardiaque si elle n’est pas traitée dès que des symptômes apparaissent.

Causes

L’origine de la DSAC demeure inconnue. On croit que l’affection découle d’un affaiblissement de la paroi des artères. Les causes possibles de cet affaiblissement sont :
la DFM;

  • la génétique; 
  • les grossesses multiples;
  • les troubles du tissu conjonctif;
  • les inflammations systémiques (comme la maladie de Crohn);
  •  les changements hormonaux, l’hormonothérapie;
  • la consommation de cocaïne. 

La DSAC peut également se déclencher à la suite d’événements perturbateurs de nature psychologique (décès d’un proche, perte d’emploi, échec d’un mariage) ou de nature physique (accouchement, haltérophilie, entraînement physique intense, effort à la défécation, toux, haut-le-cœur et vomissements). Selon une étude récente, plus de la moitié des patients atteints de DSAC ont vécu un événement stressant de nature émotionnelle ou physique avant la survenue de l’affection.

Symptômes

Si vous subissez un épisode de DSAC, il se peut que vous présentiez les symptômes suivants :

  • douleur, pression, serrement ou lourdeur thoracique;
  • rythme cardiaque accéléré, battements irréguliers;
  • douleur aux bras, aux épaules, à la mâchoire, au cou, au dos ou à l’estomac;
  • transpiration excessive; 
  • épuisement inhabituel ou extrême;
  • nausées, vomissements;
  • étourdissements, faiblesse;
  • évanouissement, perte de connaissance;
  • mal de tête.
Diagnostic

La DSAC est peu connue et souvent mal diagnostiquée. Vous devrez d’abord passer un échocardiogramme afin que l’on puisse mesurer l’activité de votre cœur. Le médecin devra également vérifier si votre sang contient des niveaux élevés de troponine. Il s’agit d’une protéine que l’on retrouve dans le sang à la suite d’une lésion cardiaque.

Le médecin pourra également déterminer la taille et l’emplacement approximatifs de la déchirure à l’aide d’un examen d’imagerie que l’on appelle coronarographie. Si vous êtes enceinte, il se peut que cet examen soit nocif pour le fœtus. Dans certains cas, un examen d’imagerie supplémentaire, comme la tomographie par cohérence optique (TCO) ou l’échographie intravasculaire, pourrait être nécessaire à la confirmation du diagnostic.

Votre médecin pourrait également réaliser une tomodensitométrie à détecteurs multiples afin d’obtenir une image détaillée de votre cœur.


Écoutez votre corps et posez toujours des questions. Si n’aimez pas la réponse, demandez à quelqu’un d’autre.
Melanie Demmer
survivante d’une DSAC
Traitement 

La prise en charge de la DSAC dépend de l’emplacement et de la taille de la déchirure, ainsi que de l’étendue des lésions des artères. La situation idéale reste bien sûr que l’artère guérisse d’elle-même. Le traitement de la DSAC est habituellement prudent, car la chirurgie et les traitements énergiques comportent des risques élevés. Les options de traitement comprennent :

À la suite d’une période de quatre à six semaines, votre équipe de soins aura peut-être besoin de réaliser une autre coronarographie pour déterminer si d’autres soins doivent être administrés. Les récidives de DSAC sont courantes (20 %); vous devrez donc consulter votre médecin fréquemment. On recommande habituellement un traitement à long terme à l’aide d’AAS et de bêtabloquants pour gérer votre santé cardiaque.

Intervention chirurgicale et autres

Les médicaments et les modifications aux habitudes de vie ne suffisent pas toujours; une chirurgie s’avère parfois nécessaire. C’est le cas lorsque la déchirure est trop large ou qu’elle est située à proximité d’une région importante du cœur. Si vos symptômes persistent ou que votre état de santé demeure instable, il se peut que vous deviez subir une des interventions suivantes : 

Mode de vie et soins continus

Des changements au mode de vie pouvant prévenir la récurrence de la DSAC peuvent être :

Vivre avec la DSAC

Après un diagnostic de maladie du cœur, il est normal de ressentir de l’inquiétude ou de la peur. Trouvez quelqu’un capable de vous apporter un soutien émotionnel, tel qu’un parent, un ami, un médecin, un travailleur en santé mentale ou un groupe de soutien. Parler de vos difficultés et de vos émotions constituera un aspect important de votre rétablissement.

Il existe des groupes de soutien et des communautés en ligne qui peuvent vous aider à composer avec les effets de la DSAC et vous permettre de rencontrer d’autres survivants :

Sudi Barre, qui vit avec une maladie du cœur

Après avoir subi une dissection spontanée de l’artère coronaire, Sudi a commencé à militer pour des diagnostics plus justes

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Recherche

Des chercheurs tentent de mieux comprendre la DSAC et de concevoir de nouveaux traitements.

Une étude subventionnée par Cœur + AVC sur la DSAC se penchera sur les causes génétiques de ce phénomène. Elle aura pour objectif d’améliorer la santé cardiaque des femmes en renforçant notre compréhension des marqueurs génétiques qui prédisposent une personne à la DSAC.

Par ailleurs, une autre étude examine présentement le lien entre la DSAC et les conditions médicales qui provoquent des changements dans les artères. On espère que ses résultats faciliteront le diagnostic de la DSAC et qu’ils aideront les médecins à mieux comprendre les conditions qui y sont liées. Pour consulter un article (en anglais seulement) sur cette étude, cliquez ici.

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